Masque votif comique












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Measured length
0.0

Titre

Fr Masque votif comique

Description

Fr Ce masque masculin présente un onkos plat, sur lequel la chevelure est dessinée en mèches légèrement ondulées. Le visage oblique possède un menton barbu fortement avancé par rapport au front, vertical. La bouche est un trou ovoïde, plus large que haut. Le nez est aquilin, avec trois plis au milieu du dos, avec de part et d’autre des yeux écarquillés surplombant des pommettes saillantes. Les yeux sont obliques, aux paupières fortement marquées et aux sourcils sont très ondulés et en forte pente. Très hauts dans la partie centrale près du nez, ils chutent rapidement vers les yeux et remontent à nouveau à l’extérieur. Au-dessus, quelques rares mèches tombent sur le front. Le fond, non lissé, a un profil similaire à celui de l’avant : la grande proéminence qui en émane symétriquement au visage permet à l’objet de tenir à plat. Deux trous pratiqués avant cuisson, enfoncés depuis l’extérieur vers l’intérieur, se trouvent au niveau du décrochement entre l’onkos et cette base : ils suggèrent que le masque pouvait être suspendu. La couleur orange-gris peu saturée de l’argile est bien visible à l’intérieur de l’objet à l’arrière, en bas du côté gauche. De l’autre côté et sur la face avant, cette argile a été recouverte d’une patine plus brune et foncée, une couleur orange plus vif apparaissant par endroits, notamment dans les creux. Le visage présente en outre une préparation blanchâtre particulièrement épaisse autour de l’œil droit et au-dessus du gauche. Quelques traces de cette concrétion se trouvent à l’intérieur, en partie basse, ainsi que de la patine brune sur la surface inférieure. La bouche et l’intérieur des narines étaient rouges.
Fr Ce masque est celui d’un personnage de la Nouvelle comédie : le Leukós Anér, le vieil homme barbu aux cheveux blancs, reconnaissable à sa barbe bouclée et ses sourcils inclinés. Au temps de la Comédie ancienne (5e et début du 4e siècle av. J.-C.), genre qui nous est connu par les œuvres d’Aristophane, chaque dramaturge inventait les masques qui correspondaient aux personnages de sa pièce — il en allait de même pour la tragédie. On pense que ces masques devaient circuler en version miniature pour permettre aux pièces d’être montées correctement au loin, en donnant la bonne apparence aux personnages ; nombre d’entre eux ont été trouvés dans la nécropole de Lipari. Avec la comédie nouvelle, dont Ménandre est l’un des premiers représentants, on assiste dans les premières années du 3e siècle à une standardisation des masques et des personnages et à l’apparition de personnages types, comme plus tard avec la Commedia dell’arte. Dans son Onomastikon, où est donnée la liste des masques de comédie, Julius Pollux insiste sur la couleur de la carnation des différents personnages, en rapport avec ses conditions physiques et surtout psychiques au moment où il participe à l’action. Souvent effacée sur les modèles en terre cuite, on peut en avoir une idée de la représentation de masques sur des mosaïques ou des parois peintes par exemple. On sait notamment que le Leukós avait la peau blanchâtre, ce qui semble être le cas pour le masque de la collection Muret. Trois masques de Leukós Anér miniatures, trouvés à Myrina sont conservés au Musée du Louvre. Assez semblables à celui-ci, à la différence que la bouche est pleine et que les dimensions sont plus petites (3 à 6 cm de haut), ils sont datés du quatrième quart du 1er siècle av. J.-C. Les trous à l’arrière du masque, qui en permettent la suspension, suggèrent aussi une datation vers la fin de l’époque hellénistique, puisque de tels masques suspendus apparaissent aussi sur les peintures murales de Pompéi.
Bibliographie : L. Bernabò Brea, Le maschere ellenistiche della tragedia greca, Naples, 1998.

Auteur : Euan Wall

Matériau

Largeur

Fr 9,2

Hauteur

Fr 8,8

Profondeur

Fr 9,8

Unité de mesure

Fr centimètre

Type

Date de création

Fr 2e siècle av. J.-C.-1er siècle av. J.-C.

Période

Période / Style

Lieu de création

Fr

Date de découverte

Fr avant 1840

Commentaire historique

Fr Le masque sort de la collection Beugnot par vente en 1840 (Vente Beugnot 1840, n° 220), avant de figurer dans la collection Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort en 1866 par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au Musée cantonal d'art et d'histoire en 1867.

Recueil n°

Est une partie de

Numéro dans la planche

Fr 1

Identifiant

Fr 256964
Fr RES-MS-70100-MUR-GF-2_P56_OBJET_1
Fr 3670

Références bibliographiques

Fr De Witte, Jean, Description de la collection d'Antiquités de M. le Vicomte Beugnot, Paris : Firmin Didot Frères, 1840, n° 220.
Fr A. Kapeller, A. Pomari, Promenade antique de l’Égypte à Rome [cat. expo., 15 janvier - 19 mars 2000, Lausanne, Espace Arlaud], Lausanne, 2000, p. 108-110, n° 70b.

Source des images

Fr source : gallica.bnf.fr / BnF - licence : Domaine public
Fr © MCAH Lausanne

Liens externes

A fait partie de

Fr Collection Muret