Hydrophore
Titre
Fr
Hydrophore
Description
Fr
Cette figure féminine debout porte un vase sur la tête. Son corps est couvert d’un long chiton, noué à la taille et tombant jusqu’aux pieds où il s’évase. Les jambes sont traitées avec un léger drapé, la main gauche venant se plaquer sur le côté de la cuisse. D’autres plis du vêtement sont visibles à la jonction entre la poitrine peu proéminente et les bras. Le bras droit est levé au-dessus de la tête, venant se poser par un arc délicat, mais peu vraisemblable anatomiquement, sur l’épaule de l’hydrie à col posée sur le sommet de la tête. Aucune anse n’est représentée sur le vase. Sous ce dernier, les traits du visage sont émoussés : on devine le trait de la chevelure au-dessus du front, des deux indentations pour les yeux, où la coloration la plus brune est conservée, et le nez légèrement en relief. La figurine est traitée seulement sur la face avant, l’arrière étant grossièrement travaillé et mis en forme : les empreintes digitales de l’artisan se voient sur la moitié inférieure de la face arrière. Un gros trou d’évent ovoïde occupe le tiers central du dos. La partie avant est moulée assez imparfaitement sur l’argile, le bras droit se détachant mal du fond. L’épiderme blanchâtre de la terre cuite, conservé à l’intérieur du bras droit, sur la face droite, en haut de la face arrière et sur la face gauche, a au contraire disparu à l’avant des jambes, sur la partie inférieure de la poitrine, sur le visage et sur la panse de l’hydrie. Ces lacunes laissent apparaitre une argile orange claire très fine et dépurée, avec très peu d’inclusions. La pâte est en revanche différente au niveau du visage, où elle est plus granuleuse ; cette partie a peut-être subi un autre traitement à l’origine, ou bien elle a été épargnée par le nettoyage intensif vraisemblablement à l’origine des lacunes de l’épiderme. De très légers écaillements sont visibles sur le bord inférieur, ainsi que de possibles traces de réparation blanches à l’intérieur.
Fr
Cette terre cuite a été trouvée en Attique, à Mégare ou Éleusis, et rapportée par l’archéologue helléniste François Lenormant (1837-1883), avec quatre autres statuettes que Muret a dessinées sur la même planche. De telles figurines de jeunes femmes portant une hydrie sont très largement répandues dans le monde grec, surtout aux 5e et 4e siècles av. J.-C. On en connait par exemple au British Museum (1859,1226.156, https://www.britishmuseum.org/collection/object/G_1859-1226-156 ), au Louvre, dont l’exemplaire tient de façon assez rare l’hydrie avec les deux mains (MNB 151, https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010171591 ), au musée de Jérusalem (2004.47.36)… Franz Winter consacre dans sa typologie des statuettes en terre cuite plusieurs pages à ce type, parmi lesquels on peut repérer plusieurs parallèles proches provenant d’Eleusis et de Locres (p. 155, n° 4), au British Museum (p. 157, n° 4). Par sa robe qui tombe jusqu’aux pieds, on peut attribuer cette figurine à l’époque hellénistique.
Dans le monde grec, on rencontre souvent cette iconographie dans les sanctuaires dédiés à Perséphone et à Korè ; elle est plus rarement attestée en contexte funéraire ou domestique. La question de la signification de ces figures féminines n’est pas tranchée : s’agit-il de représentations de scènes mythologiques ou de personnages divins, ou bien de scènes domestiques ? Dans la première hypothèse, ces figurines pourraient représenter des nymphes ; de fait, Pausanias rapporte avoir vu dans un sanctuaire de Mégalopolis une table à offrandes avec des représentations de nymphes, qui tiennent justement des hydries (mais les siennes s’en servent pour verser de l’eau : Pausanias, VIII, 31, 4). D’autres font de ces porteuses de vases à eau les filles de Céléos, roi d’Eleusis, qui rencontrèrent auprès d’une source Déméter, désespérée par la perte de sa fille Perséphone, et la ramenèrent à leur palais. D’autres encore y ont vu des Danaïdes, filles de Danaos condamnées à remplir un cratère sans fond à l’aide d’hydries. Cependant, il pourrait s’agir aussi de mortelles, représentées dans une gestuelle qui n’a pas nécessairement un lien avec la religion : le motif de la femme à la fontaine se trouve également sur des vases peints. On peut imaginer qu’il s’agisse d’agents du culte, dont le rôle serait lié des rites particuliers en rapport avec l’eau. Cette hypothèse se heurte cependant au fait que dans la majorité des sanctuaires où ont été trouvées de telles figurines, aucune hydrie de taille réelle ne les accompagnait.
Bibliographie : F. Winter, Die Typen der Figürlichen Terrakotten, Berlin, 1903, I, p. 156-159 ; J. Kozlowski, "Les figurines d'hydrophores : milieu(x) et signification(s)", dans Arthur Müller, Ergün Laflı (dir.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine, 2. Iconographie et contextes, Villeneuve d'Ascq, 2015, p. 41-48.
Auteur : Euan Wall
Dans le monde grec, on rencontre souvent cette iconographie dans les sanctuaires dédiés à Perséphone et à Korè ; elle est plus rarement attestée en contexte funéraire ou domestique. La question de la signification de ces figures féminines n’est pas tranchée : s’agit-il de représentations de scènes mythologiques ou de personnages divins, ou bien de scènes domestiques ? Dans la première hypothèse, ces figurines pourraient représenter des nymphes ; de fait, Pausanias rapporte avoir vu dans un sanctuaire de Mégalopolis une table à offrandes avec des représentations de nymphes, qui tiennent justement des hydries (mais les siennes s’en servent pour verser de l’eau : Pausanias, VIII, 31, 4). D’autres font de ces porteuses de vases à eau les filles de Céléos, roi d’Eleusis, qui rencontrèrent auprès d’une source Déméter, désespérée par la perte de sa fille Perséphone, et la ramenèrent à leur palais. D’autres encore y ont vu des Danaïdes, filles de Danaos condamnées à remplir un cratère sans fond à l’aide d’hydries. Cependant, il pourrait s’agir aussi de mortelles, représentées dans une gestuelle qui n’a pas nécessairement un lien avec la religion : le motif de la femme à la fontaine se trouve également sur des vases peints. On peut imaginer qu’il s’agisse d’agents du culte, dont le rôle serait lié des rites particuliers en rapport avec l’eau. Cette hypothèse se heurte cependant au fait que dans la majorité des sanctuaires où ont été trouvées de telles figurines, aucune hydrie de taille réelle ne les accompagnait.
Bibliographie : F. Winter, Die Typen der Figürlichen Terrakotten, Berlin, 1903, I, p. 156-159 ; J. Kozlowski, "Les figurines d'hydrophores : milieu(x) et signification(s)", dans Arthur Müller, Ergün Laflı (dir.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine, 2. Iconographie et contextes, Villeneuve d'Ascq, 2015, p. 41-48.
Auteur : Euan Wall
Matériau
Fr
terre cuite
Largeur
Fr
3,8
Hauteur
Fr
12,7
Profondeur
Fr
3
Unité de mesure
Fr
centimètre
Type
Fr
figurine
Date de création
Fr
3e siècle av. J.-C.-2e siècle av. J.-C.
Période
Période / Style
Lieu de création
Fr
Attique
Date de découverte
Fr
avant 1866
Lieu de conservation
Commentaire historique
Fr
Collection F. Lenormant, puis Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au musée en 1867.
Historique des propriétaires
Recueil n°
Fr
10
Est une partie de
Numéro dans la planche
Fr
2
Identifiant
Fr
f03742d4-a195-4001-9f84-dc50e0f086d0
Fr
RES-MS-70100-MUR-GF-10_P93_OBJET_2
Fr
3853
Source des images
Fr
source : gallica.bnf.fr / BnF - licence : Domaine public
Fr
© MCAH, Nadine Jacquet
Liens externes
IIIF Manifest
A fait partie de
Fr
Collection Muret