Elément de harnachement dit "Doigtier d'archer"
Titre
Fr
Elément de harnachement dit "Doigtier d'archer"
Description
Fr
Deux anneau de bronze joints par une plaque légèrement moins large, sur laquelle sont apposées trois pointes émoussées à base quadrangulaire.
Fr
Jean-Baptiste Muret a dessiné plusieurs de ces mystérieux objets sur la 110e planche du 7e tome de son recueil, y compris les exemplaires conservés au Cabinet des Médailles et au Musée du Louvre. Il leur a attribué en légende le nom de « doigtiers d’archer », mais on ne voit pas bien comment un tel objet pourrait aider un archer à tirer une flèche. De fait, cette dénomination repose sur une mauvaise interprétation de l’usage de ces objets, qui s’est pour autant imposée comme la désignation standard, en français du moins, pour ce type d’objets. Pourtant, les savants ont semble-t-il toujours su que ces intrigants outils en bronze, formés de deux anneaux sur lesquels sont apposés des piques en métal, généralement au nombre de trois, n’avaient rien à voir avec le tir à l’arc.
Ainsi, dans leur catalogue des objets en bronze du Cabinet des Médailles de 1895, E. Babelon et J.-A. Blanchet donnent le nom de « doigtiers d’archer » aux six exemplaires qu’ils inventorient et indiquant comme références bibliographiques les ouvrages du comte de Caylus et d’A. Furtwängler. Pourtant, le premier admet qu’il s’agit « d’un monument auquel je ne comprends rien » (t. VII, p. 223), alors que le second explique que si « on a l’habitude de les appeler des ‘tendeurs d’arc’ », ils « ne peuvent cependant avoir aucun rapport avec la tension des arcs » (n° 1249). A. de Ridder, dans son catalogue de la collection de bronzes du Louvre (1915), donne le nom « doigtier d’archer » entre guillemets, tout en précisant à son tour que l’utilité de ces objets est inconnue.
L’origine de l’hypothèse des « doigtiers d’archer » n’est pas claire : si Babelon et Blanchet donnent le nom tel quel en 1895, Furtwängler et de Ridder utilisent l’expression comme un nom d’usage en 1890 et en 1915 respectivement, alors que Caylus ne semble pas la connaître dans les années 1760. En fait, la légende de Muret, rédigée probablement dans les années 1850 ou 1860, est une des attestations les plus précoces de cette dénomination. Les contextes de découverte connus aujourd’hui ne permettent pas d’éclairer l’origine de cette interprétation, qui se basait probablement uniquement sur la forme des objets.
Les savants italiens ont pourtant proposé très tôt des interprétations plus réalistes : P. Strobel, écrivant dans le Bullettino di Paletnologia Italiana en 1888, rejette explicitement l’hypothèse d’un doigtier d’archer et propose qu’il s’agit d’un élément pour le harnachement des chevaux. Les études de G. Jacobi et de D. Van Endert, qui donnent de nombreux parallèles en Italie surtout, mais aussi en Gaule, en Grèce, ou en Égypte, ont depuis confirmé cette interprétation. Il persiste des doutes sur les animaux sur lesquels ces éléments de harnachement étaient apposés (chevaux ? bœufs ?), sur l’emplacement précis au sein du harnachement, et à propos de leur usage (civil ? militaire ?), mais l’interprétation générale et la datation tardo-républicaine ne font plus de doute.
Bibliographie : E. Babelon, A. Blanchet, Catalogue des Bronzes Antiques de la Bibliothèque Nationale, Paris, 1895, p. 669, n° 2128-2139 ; comte de Caylus, Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques, romaines, Paris, 1752–1767, vol. 7, p. 222-223 ; A. de Ridder, Les Bronzes antiques du Louvre : Vol. 2. Les Instruments, Paris, 1915, p. 14, n° 1315-1322 ; M. Feugère, « Militaria de Gaule méridionale, 19. Le Mobilier militaire romain dans le département de l’Hérault (F) », Gladius, 2002, 22, p. 104-106 ; A. Furtwängler, F. Adler (dir.), Olympia: die Ergebnisse der von dem Deutschen Reich veranstalteten Ausgrabung : Vol. 4. Die Bronzen und die übrigen kleineren Funde von Olympia, Berlin, 1890, p. 195, n° 1249, tav. LXVI ; G. Jacobi, Werkzeug und Gerät aus dem oppidum von Manching, Wiesbaden, 1974, p. 192-195, n° 818-819 ; P. Strobel, « Anelli gemini problematici », Bullettino di Palentologia Italiana, 1888, 4, p. 92 100 ; D. Van Endert, Die Bronzefunde aus dem Oppidum von Manching, Wiesbaden, 1991, p. 74-75, n° 384.
Auteur : Euan Wall
Ainsi, dans leur catalogue des objets en bronze du Cabinet des Médailles de 1895, E. Babelon et J.-A. Blanchet donnent le nom de « doigtiers d’archer » aux six exemplaires qu’ils inventorient et indiquant comme références bibliographiques les ouvrages du comte de Caylus et d’A. Furtwängler. Pourtant, le premier admet qu’il s’agit « d’un monument auquel je ne comprends rien » (t. VII, p. 223), alors que le second explique que si « on a l’habitude de les appeler des ‘tendeurs d’arc’ », ils « ne peuvent cependant avoir aucun rapport avec la tension des arcs » (n° 1249). A. de Ridder, dans son catalogue de la collection de bronzes du Louvre (1915), donne le nom « doigtier d’archer » entre guillemets, tout en précisant à son tour que l’utilité de ces objets est inconnue.
L’origine de l’hypothèse des « doigtiers d’archer » n’est pas claire : si Babelon et Blanchet donnent le nom tel quel en 1895, Furtwängler et de Ridder utilisent l’expression comme un nom d’usage en 1890 et en 1915 respectivement, alors que Caylus ne semble pas la connaître dans les années 1760. En fait, la légende de Muret, rédigée probablement dans les années 1850 ou 1860, est une des attestations les plus précoces de cette dénomination. Les contextes de découverte connus aujourd’hui ne permettent pas d’éclairer l’origine de cette interprétation, qui se basait probablement uniquement sur la forme des objets.
Les savants italiens ont pourtant proposé très tôt des interprétations plus réalistes : P. Strobel, écrivant dans le Bullettino di Paletnologia Italiana en 1888, rejette explicitement l’hypothèse d’un doigtier d’archer et propose qu’il s’agit d’un élément pour le harnachement des chevaux. Les études de G. Jacobi et de D. Van Endert, qui donnent de nombreux parallèles en Italie surtout, mais aussi en Gaule, en Grèce, ou en Égypte, ont depuis confirmé cette interprétation. Il persiste des doutes sur les animaux sur lesquels ces éléments de harnachement étaient apposés (chevaux ? bœufs ?), sur l’emplacement précis au sein du harnachement, et à propos de leur usage (civil ? militaire ?), mais l’interprétation générale et la datation tardo-républicaine ne font plus de doute.
Bibliographie : E. Babelon, A. Blanchet, Catalogue des Bronzes Antiques de la Bibliothèque Nationale, Paris, 1895, p. 669, n° 2128-2139 ; comte de Caylus, Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques, romaines, Paris, 1752–1767, vol. 7, p. 222-223 ; A. de Ridder, Les Bronzes antiques du Louvre : Vol. 2. Les Instruments, Paris, 1915, p. 14, n° 1315-1322 ; M. Feugère, « Militaria de Gaule méridionale, 19. Le Mobilier militaire romain dans le département de l’Hérault (F) », Gladius, 2002, 22, p. 104-106 ; A. Furtwängler, F. Adler (dir.), Olympia: die Ergebnisse der von dem Deutschen Reich veranstalteten Ausgrabung : Vol. 4. Die Bronzen und die übrigen kleineren Funde von Olympia, Berlin, 1890, p. 195, n° 1249, tav. LXVI ; G. Jacobi, Werkzeug und Gerät aus dem oppidum von Manching, Wiesbaden, 1974, p. 192-195, n° 818-819 ; P. Strobel, « Anelli gemini problematici », Bullettino di Palentologia Italiana, 1888, 4, p. 92 100 ; D. Van Endert, Die Bronzefunde aus dem Oppidum von Manching, Wiesbaden, 1991, p. 74-75, n° 384.
Auteur : Euan Wall
Matériau
Fr
bronze
Largeur
Fr
6
Hauteur
Fr
2,2
Profondeur
Fr
2,7
Unité de mesure
Fr
centimètre
Type
Fr
arme
Date de création
Fr
1er siècle av. J.-C.
Période
Période / Style
Lieu de conservation
Commentaire historique
Fr
don Ernest Muret, par l'intermédiaire d'Anatole de Barthélémy, 28 février 1877
Historique des propriétaires
Recueil n°
Fr
7
Est une partie de
Numéro dans la planche
Fr
9
Identifiant
Fr
2772f2f8-297f-4fdf-bfb9-f7930a890c22
Fr
RES-MS-70100-MUR-GF-7_P110_OBJET_9
Fr
MAN 23770
Source des images
Fr
source : gallica.bnf.fr / BnF - licence : Domaine public
Fr
©MAN/Valorie Gô
Liens externes
IIIF Manifest
A fait partie de
Fr
Collection Muret